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Le 28 Avril 2000, la nouvelle faisait la "Une" de la prestigieuse revue scientifique "Science" : des enfants, privés de toute défense immuni- taire par une maladie génétique, échappent au destin terrible auquel ils étaient condamnés : vivre dans une bulle stérile.
La voie empruntée pour la guérison : remplacer un gène "inactif" par un gène normal.
Une première mondiale, fruit de sept ans de labeur acharné de l'équipe du Pr Fisher (INSERM/hôpital Necker à Paris), soutenue par l'AFM.
En parallèle, d'autres succès sont enregistrés, comme le diminution significative de l'hypertrophie cardiaque, sou- vent fatale dans l'ataxie de Friedreich (travaux du Pr Arnold Munnich et de son équipe, hôpital Necker).
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Guérir grâce au gène-médicament
Logé au coeur de chacune de nos cellules, le filament d'ADN est le support de notre patri- moine génétique. Il porte les gènes donnant des instructions à notre organisme, permettant son bon fonctionnement. Des morceaux d'ADN sont parfois manquants ou défectueux, les instructions transmises par les gènes sont alors absentes, ou modifiées. Et la maladie peut apparaître.
La thérapie génique consiste à apporter dans la cellule une version normale du gène défectueux afin de pallier sa fonction déficiente dans le cas des maladies génétiques. Par ailleurs, cette technique permet d'introduire dans la cellule un gène capable de dé- truire les cellules cancéreuses ou infectées par un virus (sida) ou pouvant aider au maintien en vie des cellules nerveuses (maladies neurodégénératives).
Parallèlement à la thérapie génique, d'autres génothérapies se développent : médicaments pouvant "réparer" les gènes, médicaments substituts du gène, etc...
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La Grande Tentative : Année 2000
Ces avancées capitales sont le fruit d'une démarche dans la durée.
Elles s'inscrivent dans le cadre de la Grande Tentative, programme lancé en 1998 par l'AFM sur 5 ans et destiné à faire la preuve des "génothérapies" - les thérapies de demain, issues de la connaissance des gènes.
En 1999, l'AFM consacrait 160 millions de francs de son budget de recherche aux nouvelles thérapeutiques, finançant dans ce sens 68 programmes et 21 bourses de recherche. Elle a ainsi mis en place un réseau national et international pour la mise au point des vecteurs, ces "véhicules" capables de transporter - et de délivrer - le gène - médicament au coeur de la cellule. L'objectif visé : rechercher, construire et produire des vecteurs innovants, de qualité et standardisés pour les essais pré-cliniques ou cliniques de génothérapie.
Trois pôles composent le réseau national :
- Généthon (Evry), laboratoire de l'AFM, dirigé par le Dr Olivier Danos; - le laboratoire de thérapie génique du CHU de Nantes, dirigé par le Pr Philippe Moullier; - le centre de thérapie génique de l'institut Paoli-Calmettes (Marseille), dirigé par le Dr Patrice Mannoni. Au plan international, le réseau de l'AFM s'appuie sur :
- le "Généthon" italien (TIGET);
- un laboratoire commun Généthon-Harvard Medical School (Boston), pour la recherche, le développement et la production de vecteurs; - une banque de données européenne sur les vecteurs, coordonnée par Généthon.
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Plus de 350 lots de vecteurs produits pour la recherche
En 1999, ce réseau a délivré plus de 350 lots de vect- eurs pour 67 équipes de chercheurs françaises ou étrangères menant des essais sur 50 maladies très diverses : cancers, maladies musculaires, diabète, maladies du foie, etc.
Un effort qui s'illustre aussi par le financement et la mise en place d'infrastructures adaptées (hôpitaux de La Pitié-Salpêtrière et Necker, à Paris, l'Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, le CHU de Nantes).
En outre, avec la société Trans- gène, l'AFM participe depuis avril 2000 au premier essai français et européen de thérapie génique (sans but thérapeutique) sur des malades atteints d'une myopathie, à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière et à l'Institut de la Myologie, à Paris.
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La thérapie génique : la première des génothérapies
"Les progrès de cette dernière décennie dans la connaissance du génome ont ouvert la voie au développement de nouvelles thérapeutiques. Dans un premiers temps, l'idée la plus naturelle a été de remplacer le gène défectueux par un gène réparateur.
C'est ce qu'on appelle la thérapie génique. Aujourd'hui, alors que l'on est en passe de rescenser l'ensemble des gènes humains, les approches possibles se multiplient et se combinent entre elles. C'est donc toute une panoplie de génothérapies, qui voient le jour, avec principalement : l'utilisation des gènes comme médicaments (thérapie génique, greffes de cellules corrigées), les différentes interventions sur les gènes (chirurgie du gène, pharmacologie des gènes...). Autant de voies et donc autant d'espoir pour des nombreuses maladies génétiques rares".
Eric Molinié, Directeur Général de l'AFM.
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